19 mars 2010

De la Bougnattitude comme ce qu'il manquerait à l'ASM

Billet écrit et publié le 14 juin 2009 sur ce blog.





Suite à la troisième défaite consécutive du même groupe composant l’équipe de notre ASM bien aimée samedi 6 juin en finale du Top 14 de Rugby, médias, bloggueurs et internautes avatarisés se sont déchaînés sur la « malédiction » des Jaune & Bleu, ou encore sur le poids de l’Histoire et de ses 10 défaites en quasiment un siècle d’existence.




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Mais cette année, contrairement aux éditions précédentes, les articles, billets d’humeur, éditoriaux et autres commentaires de forum ont clairement mis l’accent sur la victoire, au-delà d’une équipe brillante de l’USAP, de tout un peuple. Un peuple dont les veines couleraient en Sang & Or, un peuple qu’on appellerait les Catalans et dont Perpinya serait le centre névralgique et catalyseur de toutes les énergies identitaires.

J’avais presque l’impression que l’on parlait d’un peuple Jaune & Bleu, simplement avec d’autres couleurs. Mais je découvrais bientôt que la différence était toute autre.

En effet, au-delà de la ferveur des supporteurs, j’allais dire des militants –ils faut vraiment que j’arrête la politique- on a pu noter dans toutes ces interventions publiques l’hommage rendu aux joueurs de l’USAP comme ambassadeurs de la Catalogne, à ces rugbymen, d’où qu’ils soient et qu’ils étaient été actifs ou pas même dans la feuille de match pour les phases finales, un véritable point d’honneur à défendre ce maillot, ces couleurs, ce Pays et ce qu'il représente.

Et tous, du très All Black Dan Carter, arrivé en cours de saison dans ce territoire dont il n’avait probablement pas même entendu parler de sa vie un an auparavant, à Maxime Mermoz, Toulousain d’origine et encore Rouge & Noir il y a un an, tous ont déclaré leur fierté d’ « être Catalan ». Lisez l’article deRugbyrama intitulé « Mermoz, pur sang et or » par exemple ou écoutez l’intervention de Dan Carter au lendemain de la victoire et du bonheur suprême d’avoir soulever le fameux Bout de Bois.

Alors, bien sûr, il y a un peu de folklore et les joueurs comme les journalistes exagèrent un peu. Mais cette très nette tendance m’amène à réfléchir à notre équipe, car vous l’imaginez -ou pas- je ressasse depuis le 6 juin les raisons qui ont bien pu faire que nous sommes passés à côté trois fois de suite. Alors oui, nous avons progressé en régularité et par conséquent il serait incompréhensible que nous ne soyons pas en phases finales l’an prochain ; oui, nous avons un groupe formidable, aux individualités exceptionnelles et à l’esprit d’équipe le plus souvent au rendez-vous ; et oui, l’ASM atteint un niveau de technicité impressionnant et affole régulièrement les compteurs depuis deux à trois ans. Mais vous écouterez bien cette remarque, exagérée et sans doute déplacée de ce supporteur, dépité, au Stade de France après la défaite, avec cet accent qui est le notre : « Ils n’ont pas l’amour du maillot ».

Et si la clé du succès résidait dans ce détail qui n’en est certainement pas un ?

Et si le niveau de jeu de l’équipe n’était pas en phase avec la ferveur identitaire du « peuple Jaune & Bleu » ?

Et si trois-quart des joueurs ne portait pas le maillot de l’ASM Clermont Auvergne, mais celui d’un groupe sportif de très haut niveau qui, accessoirement, s’appelle « ASM » et se trouve en... en quoi ?
Ah, en Auvergne.

Pourquoi le drapeau auvergnat ne figure-t-il pas sur le maillot de l’ASM, alors même que cette équipe est bel-et-bien devenue, dans le cœur de ses supporteurs, l’ambassadrice de notre région?

Pourquoi seuls les médias disent « les Auvergnats » en parlant de l’équipe de l’ASM : pourquoi n’ai-je jamais entendu l’Australien Broke James ou le Toulonnais d’origine Pierre Mignoni, déclarer qu’être Auvergnat était pour eux une grande fierté, que porter ce maillot en était le plus beau symbole et que l’honorer, c’est honorer cette région et ce peuple? Seul Vern Cotter s'y est aventuré, il y a quelques jours seulement alors que cela fait trois ans que le néo-zéalndais a poser se valises en Auvergne.

Pourquoi n'ais-je pas l'impression que nos Jaunes & Bleus, à part quelques individualités, vivent quotidiennement dans leur jeu et leur vie et la Bougnattitude qui pourtant est pour nous si présente dans l'esprit de cette équipe ? Quand je regarde Nicolas Mas ou même Jérôme Porical, ils sentent la charcuterie catalane et le Rivesaltes ! Je ne trouve pas que notre Aurélien Rougerie pourtant bien local ou notre Julien Malzieu, originaire de Haute-Loire, respirent le Saint Nectaire ou le Côteau de Boudes !

Le Conseil Régional d'Auvergne, qui est sponsor officiel -encore heureux- de l'ASM ne peut-il rendre la Région plus présente dans l'équipe, par exemple en initiant ce geste symbolique d'apposer l'écusson auvergnat (qui, en plus, est lui-même déjà sur fond jaune) sur le maillot et dans les visuels lors des prises de paroles de l'ASM ?

ASMement,

G.

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